Morts pour la France du Mesnil-Théribus :
NOVÉ Marcel Léon(04/06/1893-08/04/1916)
• Marcel NOVÉ est né le 4 juin 1893 à Saint-Ouen-sur-Seine.
• Il est le fils de Jean Baptiste NOVÉ, et sa mère Joséphine SOURON est boutonnière-encarteuse à son compte en 1911; tous deux sont domiciliés au Mesnil-Théribus.
• En 1911, Marcel NOVÉ, vit avec un frère Louis Ernest et une sœur Eugénie, chez sa mère Joséphine Marie Souron dans le quartier de la gare, son père étant décédé le 27 décembre 1906 à Clermont. Il est boutonnier-mécheur chez Lemaire-Vallé. Tous sont boutonniers dans la famille, les femmes travaillant à domicile.
• En janvier 1913, Marcel NOVÉ est recensé avec le n°173, son futur matricule de recrutement. Au Conseil de révision du mois de février, il est le 60ième de la liste du canton d'Auneuil à passer les épreuves. Sur les sept catégories du degré de l'instruction générale ou scolaire, il est évalué au degré 3 de l'instruction générale, comme tous les jeunes hommes qui au moins savent lire et écrire.
◦................Après examen de ses aptitudes physiques, le Conseil de Révision décide à la majorité absolue (le préfet ayant une voix prépondérante en cas d'égalité) de classer Marcel NOVÉ dans la 5e partie de la liste: c'est à dire ''Ajourné article 18'' ; cet article concerne les ''hommes inclus dans la 3e catégorie d'aptitudes physiques''. La 3e catégorie d'aptitudes physiques précise : ''Constitution physique trop faible nécessitant un ajournement''. Le motif invoqué par le Conseil de révision est ''insuffisance du développement musculaire''.
• Le 18 octobre 1914, Marcel NOVÉ repasse devant le Conseil de Révision, celui des ajournés, qui le déclare alors ''Bon pour le service armé''.
• 1914 … mois de décembre …
----------------------------------------
◦ Marcel NOVÉ est incorporé le 16 décembre 1914 comme soldat 2e classe, matricule n° 7321, dans la 2e Compagnie (Cie) commandée par le Capitaine Dubrulle, du 1er Bataillon (Btn) commandé par le Chef de Bataillon Muzart, du 72e Régiment d'Infanterie (RI), de la 5e Brigade (Bde) du Général Deffontaines, appartenant à la 3e Division (Div) du Général Regnault, dépendant de la 2e CA, incorporé dans la Ve Armée commandée par le Général Franchet d'Espèrey.
◦ Depuis le mois de septembre, le 72e RI tient les positions du Bois de la Gruerie en Argonne, sous le feu constant et puissant de l'armée du Kronprinz impérial. Du côté français, les troupes ont peu d'engins de tranchées, peu de mitrailleuses et l'artillerie est obligée d'économiser ses munitions. Le 72e RI fait l'apprentissage des tranchées, en maniant aussi bien la pioche et la pelle que le fusil. Malgré les mines, les grenades et les obus, entre Vienne-le-Château et le Four de Paris, la 3e Div du Général Regnault empêchent les Allemands de passer. Cependant les maladies sont plus à craindre que les bombardements: après dix sept jours de tranchées et un jour de repos seulement, la fièvre typhoïde fait des ravages. On prévoit d'installer une douche...
◦ C'est dans ce contexte que le 17 décembre, Marcel NOVÉ rejoint en Argonne la 2e Cie du 1er Btn du 72e RI qui le matin, vient de prendre la relève dans les tranchées. Il y reste jusqu'au 23 décembre où à 4h du matin, son régiment est relevé par le 128e RI. Il va connaître son premier cantonnement à Vienne le Château.
◦ Le 24 décembre il est dans les tranchées à Pavillon, un lieu-dit au nord de Vienne-le-Château et le lendemain il cantonne à Moiremont.
◦ Le 30 décembre, une attaque allemande bouscule les lignes françaises. Attaques et contre-attaques se succèdent pendant plusieurs jours causant de très lourdes pertes dans le 72e RI.
• 1915 … mois de janvier …
------------------------------------
◦ Le 14 janvier, tout le 2e CA est mis en repos jusqu'en février 1915. Marcel NOVÉ quitte les tranchées et va cantonner à Vaubécourt, au sud loin du front. Les premiers jours sont consacrés aux soins de propreté, coupe de cheveux, lavage, raccommodages, etc. Des salles de bains-douches sont organisés, Vaubécourt a droit a douze baquets. Des paquets de pansements et des vaccins anti typhoïdiques sont remis aux Compagnies.
• 1915 … mois de février …
------------------------------------
◦ Début février Marcel NOVÉ est à Rapsecourt. Malgré les mesures de police prises, beaucoup d'hommes s’enivrent. Ils reçoivent ¾ de litre de vin par jour. Ils complètent avec l'argent de poche en faisant acheter du vin et même de l'alcool par l'intermédiaire d'enfants …
◦ Les abris près de Somme-Tourbe sont très médiocres et humides dans des champs où la boue a une épaisseur de 15 cm. Il y a très peu d'eau sinon calcaire dans le puits d'un garde-barrière des chemins de fer. L'hygiène laisse à désirer, les hommes sont presque tous sans couverture, sans paille. Ils bivouaquent dans des bois, ce qui est insuffisant pour un vrai repos, après une marche dans la boue épaisse, sous la pluie et la grêle.
◦ Le 72e RI prend part à la grande offensive de Champagne. « Au nord de Mesnil-les-Hurlus, sous un feu terrible de mitrailleuses et d'artillerie, jonchant le sol de morts et de blessés, il monte à l'assaut six fois .»
◦ Le 20 février, Marcel NOVÉ est aux abris Guérin, le lendemain le 72e RI reçoit l'ordre de se porter rapidement à Mesnil-les-Hurlus où le 1er Btn arrive un peu avant le lever du jour le 22 février.
▪............La première tranchée allemande est à la lisière du bois Jaune-Brûlé à 600m de la tranchée française qui se situe au bois Accent Circonflexe. À l'ouest, la première tranchée française entre le bois Bistre et le bois des Jumeaux, est à 300m.
▪............À 15h le 2e Btn part à l'assaut en gagnant environ 200m.
◦ Le 23 février, le 1er Btn prend la place du 3e Btn aux tranchées du Calvaire parti à l'assaut derrière le 2e Btn vers la cote 196.
▪............Pendant la nuit, la 12e Cie du 3e Btn parvient à prendre pied dans la partie sud du bois Jaune-Brulé où elle creuse une tranchée.
▪............Presque tous les Mesnillois sont dans le secteur avec le 128e RI qui à l'ouest au bois des Jumeaux et le 51e RI qui à l'est au bois Rabougri.
◦ Le 24 février, la 12e Cie continue de gagner une centaine de mètres dans le bois Jaune-Brûlé.
◦ Le 25 février, les hommes du Régiment ne sont plus qu'à 150m des tranchées allemandes, se rapprochant même à quelques dizaines de mètres.
▪............À 23h, le 72e RI est relevé par le 87e RI et Marcel NOVÉ part cantonner à la Chapelle Felcourt, après 25km de marche.
▪............Ces journées de février se soldent par la perte de 885 hommes dont 4 brancardiers tués. Les troupes sont fatiguées. Depuis la vaccination les embarras gastriques ont pratiquement disparus mais l'état sanitaire est peu satisfaisant, entrainant des dizaines d'évacuation.
• 1915 … mois de mars …
----------------------------------
◦ Le 2 mars, le 1er Btn cantonne aux abris de Somme-Tourbe.
◦ Le 3 mars, Marcel NOVÉ est aux abris de la cote 147 à l'est des abris Guérin, à 2 km au sud du Mesnil-les-Hurlus .
◦ Le 4 mars, l'ordre arrive de remonter au Mesnil-les-Hurlus pour une nouvelle attaque.
◦ Le 5 mars, le 72e RI monte à l'assaut en direction de la cote 196, au nord du Mesnil-les-Hurlus, à l'est du bois Jaune-Brûlé. Il avance sérieusement, mais sans toutefois atteindre les objectifs. Au moment de l'attaque, un feu de flanc provenant du bois Allongé, atteint le Chef de Bataillon Rebut qui, en voulant pousser plus vivement le 3e Btn, est mortellement touché.
▪............Les tranchées sont établies autour du bois Rabougri.
▪............Le 1er Btn est mis à la disposition du Général de Brigade, laissant un peu de répit à Marcel NOVÉ.
◦ Le 6 mars, les attaques se poursuivent mais la défense ennemie est solide causant la mort de quatre commandants de Compagnies montées à l'assaut. Il faut dire que l'Artillerie n'est pas assez précise pour bombarder les tranchées allemandes car elles sont très près des tranchées françaises. Le Commandant Guyot du 1er Btn est blessé.
◦ Le 7 mars, la 2e Cie est placée dans la tranchée du bois Rabougri et n'a pas eu à s'engager. Marcel NOVÉ n'aura pas à monter à l'assaut des tranchées allemandes.
◦ Le 8 mars, le 72e RI est relevé; il se rassemble à Somme-Tourbe et de là, il est transporté en autos à 14h pour aller à Saint-Mard-sur-Auve.
◦ Du 8 au 31 mars 1915, Marcel NOVÉ est au repos à Saint-Mard-sur-Auve puis à Somme-Yèvre. L'effectif du 72e RI est re-complété à 3200 hommes. On essaye d'améliorer les conditions de vie; une voiture a été requise pour transporter les six brouettes porte-brancards, elle peut transporter quatre blessés couchés ou douze assis et la désinfection de l'eau de boisson se fait avec un extrait de Javel.
▪............Le 19 et le 28 mars, deux soldats sont fusillés, coupable d'abandon de poste en présence de l'ennemi.
▪............Le 25 mars, le 72e RI est passé en revue par le Général Joffre.
◦ Les attaques du mois de mars par le 72e RI dans le secteur de la cote 196, ont entrainés de lourdes pertes, face aux canons revolvers et mitrailleuses du fortin allemand de la cote 196, laissé intact par l'artillerie française. Les seules journées du 5 au 7 mars ont coûtées la perte de 465 hommes dont 14 officiers.
◦ Les deux ennemis restent tout proches, parfois à dix mètres, comme au Fer-à-Cheval dans le Bois de Bolante. Le danger est omniprésent: les bombardements incessants, à la grenade, la guerre de mines, les luttes d'engins de tranchées, les rencontres de patrouilles éprouvent l’héroïsme des fantassins.
• 1915 … mois d'avril …
------------------------------
◦ Marcel NOVÉ quitte l'Argonne avec son Régiment qui est envoyé dans la région de Verdun.
◦ Le 4 avril, il cantonne au fort du Rozelier.
◦ Le 5 avril, le 1er Btn vient occuper les tranchées de première ligne. Alors que le 2e et le 3e Btn restent à Riaville. Il appuie par son feu une attaque de la 4e Div qui ne donne pas les résultats attendus.
◦ Dès le 6 avril, il participe à l'attaque sur les tranchées allemandes dans le secteur de Riaville-Marchéville, au milieu des boues de la Woëvre. Une attaque qui se solde par la perte de 10 officiers et de 300 hommes. L'attaque du lendemain échoue également à cause du manque de précision de l'Artillerie: sept brèches qui auraient dû être faites dans les réseaux de fil de fer ennemies, ont été à peine ébauchées.
◦ Le 8 avril, le 72e RI est relevé par le 128e RI. Le 1er Btn demeure dans les caves des abris de Riaville. Les hommes souffrent d'oedèmes et macération des pieds par suite d'une immersion prolongée de trois jours dans l'eau des tranchées.
◦ Le 9 avril le 72e RI cantonne à Sommedieue.
◦ Du 10 et 15 avril, trois cent hommes de corvée se rendent sur la route d'Haudiomont pour fabriquer des gabions, des paniers de fortune remplis de terre servant à surélever et renforcer les tranchées.
◦ Les attaques allemandes du 18 et 19 avril sont repoussées.
◦ Le 21 et 22 avril, le 1er Btn relève le 3e Btn sur la crête des Éparges, au niveau du point E'. Le lendemain les attaques allemande se succèdent en vain entre les points S et K.
◦ Le 23 avril, après un violent bombardement de la crête de Montgirmont, l'attaque allemande finit par avoir raison de la résistance française: les Allemands s'emparent de la tranchée SI anéantissant les défenseurs.
◦ Le 25 avril, deux tentatives pour reprendre la tranchée SI perdue, échouent sous le feu des mitrailleuses et du canon revolver ennemis. Une contre-attaque allemande parvient après de durs bombardements à occuper certains points des tranchées, notamment en D et C' où beaucoup d'hommes sont ensevelis.
◦ Le 26 avril, des renforts envoyés par le 91e RI réussissent à faire plier l'ennemi qui se retire alors des tranchées sur une cinquantaine de mètres, permettant au 72e RI de réoccuper la première ligne de C' à D' et D.
◦ Le 27 avril, les hommes sont épuisés, et ne peuvent pas se lancer dans de nouveaux assauts pour récupérer la tranchée SI restée aux mains des Allemands.
◦ Le 28 avril, le bombardement quotidien ennemi vise tout particulièrement le point D où les tranchées sont sans cesse bouleversées.
◦ Pendant la période du 16 au 28 avril, les hommes du 72e RI malgré les combats, auront participé aux travaux de fortification du secteur de la crête des Éparges:
▪............La tranchée entre X et S a été repoussée de quinze mètres.
▪............Une sape partant de O' a été poussée vers X avec des postes d'écoute en avant pour protéger le travail du Génie.
▪............Le boyau menant à D a été établi et entretenu.
◦ Pendant de mois d'avril, le 72e RI a subi de lourdes pertes en perdant 1/3 de ses effectifs. Mais le secteur est tenu et complètement réorganisé, et l’ennemi lassé, a renoncé à toute nouvelle offensive sur cette position.
◦ Relevé le 29 avril, le 72e RI rejoint à pied le Fort du Rozellier, puis en voiture il est conduit à la caserne Chevert près de Verdun.
• 1915 ...mois de mai et juin …
-------------------------------------
◦ Alors que le village des Éparges est complètement détruit, mais toujours aux mains des Français, le secteur est tranquille avec une moyenne de 20 blessés par jour. Le cantonnement se fait caché dans les caves du village. Au dehors, il faut inhumer les morts et assainir le champ de bataille, avec de la chaux, du chlorure de chaux, de l'huile lourde de houille ou un mélange d'huile de houille et pétrole.
◦ Les bivouacs se font aux abris de Fontaine St Robert et Murauvaux et les cantonnements à Belleville ou à la Caserne Marceau au nord-est de Verdun.
◦ Le 14 juin, le 72e RI quitte le 2e CA. Il est incorporé à la 250e Bde du Colonel Hirtzman. Cette brigade fait partie de la 125e Division du Général Caré qui vient d'être créée aux Islettes en Argonne ; la 125e Division appartient au 5e Corps d'Armée du Général Michelet et de la IIIe Armée du Général Sarrail. Marcel NOVÉ, se retrouve de nouveau en Argonne, au ravin des Courtes- Chausses, entre le Four de Paris et le ravin des Meurissons.
◦ Du 26 juin au 30 juin, il cantonne aux Islettes.
• 1915 … mois de juillet …
----------------------------------
◦ Au mois de juillet les conditions sanitaires s'améliorent un peu. Un service complet d'eau potable stérilisée à l'extrait de Javel, est mis en place, un point d'eau par bataillon soit pour mille hommes. Des fosses d'aisances en planches avec couvercles … sont aménagées. Des mesures disciplinaires sont prises pour obliger les soldats à laver leur pantalon de drap et leur ceinture de flanelle, qu'ils préfèrent souvent abandonner plutôt que les laver. Le Corps d'Armée reçoit quatre bicyclettes avec lanternes à acétylène destinées aux agents de liaison.
◦ Le 13 juillet, la 33e Division allemande du général Mudra lance une grande offensive. Une attaque générale allemande est déclenchée sur le front de la 125e Div, où se trouve Marcel NOVÉ en Argonne. Il est en 2e ligne dans le secteur du Bois Bolante, où de nombreux ouvrages sont construits avec des rondins de bois.
▪............« Vers 3h, les obus avec gaz asphyxiants tombent sur la 1er et la 2e ligne. Les sachets et les lunettes, permettent de résister aux gaz asphyxiants. Grâce à un déserteur allemand qui se présente vers 4h30 au Fer à Cheval, on sait que l'attaque doit avoir lieu de Vauquois au Four de Paris, pour 11h30, heure allemande, soit 10h30, heure française (*). Vers 3h30, le 1er Btn du 72e RI est immédiatement alerté et porte sans délais trois compagnies aux Courtes Chausses, la 2e Cie et un peloton de la 4e Cie au Fer à Cheval, la 3e Cie vers l'Étoile Bis .» Marcel NOVÉ se trouve en première ligne au Fer à Cheval avec la 2e Cie.
▪............« À 7h du matin, toute la zone des Courtes Chausses est maintenant sous le feu des obus à gaz.
▪............À 11h, les fantassins allemands se mettent en marche, à l'aide d'échelles et de passerelles, ils franchissent les premières lignes, la troupe est équipée de bombes et de grenades. L'effort allemand porte principalement sur l'avancée Nord-Sud que forment les ouvrages Étoile Bis. Les hommes luttent au corps à corps.
▪............Plutôt que d'opérer un assaut frontal, les troupes allemandes s'infiltrent par petit groupe dans les premières lignes françaises ; les groupes s'infiltrent par les boyaux de l'arrière, coupant ainsi l'accès des renforts vers les premières lignes. Aussitôt installés, les Allemands posent des mitrailleuses et construisent des barrages entre les tranchées.
▪............Les Allemands attaquent au moyen de liquide enflammé : les soldats voient arriver devant eux une ligne de grenadiers sans tunique et sans armes avec des musettes remplies de grenades ; de distance en distance se trouvent des hommes ayant à la main des bouteilles, en arrière des colonnes par quatre. Les grenadiers et les porteurs de bouteilles lancent leurs engins et un liquide enflammé se répand dans les tranchées obligeant les défenseurs à se retirer de la 1ère ligne sur la tranchée de soutien . »
▪............À midi, un groupe ennemi de 250 hommes se dirigent vers la position du Fer à Cheval; aussitôt aperçu, la Compagnie de mitrailleuses ouvre le feu; mais dans les tranchées, les hommes sont hébétés, asphyxiés par les gaz délétères, impressionnés par le jet de liquides inflammables
▪............À12h30, des renforts doivent être envoyés dans le secteur de l'ouvrage 13 et du Fer à Cheval afin de combler les pertes dues aux gaz.
▪............À15h30 et 17h30, les contre-attaques sont déclenchées près des ouvrages 13 et 14, mais aussitôt arrêtées par le feu ennemi.
▪............En fin d'après-midi, les allemands dont l'artillerie est extrêmement précise, bousculent le secteur des Meurissons, de la Fille-Morte et du Fer à Cheval. Les unités n'offrent de réelle résistance que sur la gauche du Fer à Cheval. L'ennemi perce les lignes à l'Étoile Bis et rejette les hommes sur la ligne des ouvrages 15 et 14 et le réduit de l'ouvrage 13. Les six contre-attaques permettent cependant de conserver cette nouvelle ligne.
▪............ Le 72e RI vient de perdre 749 hommes, dont le Sous-Lieutenant Sourie de la 2e Cie où se trouve Marcel NOVÉ.
◦ Le 16 juillet, le 72e RI commandé par le Lieutenant-Colonel Izarvas est relevé et Marcel NOVÉ peut aller souffler un peu au cantonnement de Le Claon.
• 1915 … mois d'août à décembre …
----------------------------------------------
◦ Alors que l'activité ennemie est faible, le 72e RI reste sur ses cantonnements de Le Claon jusqu'au 15 août.
◦ Le 16 août, le 72e RI relève le 91e RI. La 2e Cie de Marcel NOVÉ se retrouve en réserve au Chalet.
◦ Durant la fin du mois d'août Marcel NOVÉ va faire les allers-retours sur le front du Bois Bolante, des Meurissons et de la Fille-Morte.
◦ Dans les derniers jours de septembre, l'ennemi attaque dans le secteur des Meurissons, du Fer à Cheval, dans le ravin des Courtes Chausses. Tous les hommes sont pourvus de lunettes et de tampons contre les gaz asphyxiants et de paquets individuel de pansements.
◦ Le 1er octobre, une mine explose au point Le Chalet, suivi d'un vif échange de bombes.
◦ Le 8 octobre des ballons en caoutchouc pour oxygène sont distribués aux postes de secours, auprès des bataillons pour les soins éventuels aux intoxiqués par l'acide cyanhydrique. Ils reçoivent 80 kg d'hyposulfite de soude dans les tranchées afin de neutraliser les gaz délétères, en imbibant des compresses ou des capuches de tissus. Pendant le cantonnement à Le Claon, officiers et soldats suivent des conférences sur les gaz asphyxiants et les moyens de s'en protéger.
◦ Le 1er novembre, Marcel NOVÉ est toujours dans le secteur Four de Paris et La Chalade. Du 8 au 11 novembre il cantonne à Le Claon. L'équipement s'améliore: des sabots-galoches sont fournis pour le cantonnement et des bottes à semelles de bois et tiges caoutchoutées pour les tranchées avec une peau de mouton par soldat permettent de lutter contre l'humidité du sol ; enfin les caillebotis sont placés dans les tranchées et 2000 bâtons de graisse pour les pieds sont distribuées au régiment tous les 5 jours ; il pleut beaucoup début décembre. Tout cela contribue à diminuer significativement les maladies.
• 1916 … mois de janvier et février …
---------------------------------------------
◦ Pendant l'hiver 1915-1916 l'armée allemande cherche à adapter sa stratégie: les alliés français, britanniques et belges ayant bien consolidé leurs défenses, le commandant en chef des troupes allemandes Falkenhayn, décide de lancer des attaques répétées et ininterrompues, afin d'amener l'armée française au bout de ses ressources matérielles et morales. Il écrit dans ses mémoires '' les forces de la France seront saignées à mort... que nous atteignions notre objectif ou non ''. Le but état de faire sauter le verrou de Verdun.
◦ Pendant tout le mois de janvier, les Compagnies du 72e RI alternent entre la première ligne, la réserve ( qui doit se tenir prête à intervenir en cas de contre-attaque) et le repos, toujours entre le Four de Paris et La Chalade.
◦ Le 7 janvier, un concours de mitrailleuses a lieu à 13h au champ de tir de La Noue Saint-Vanne entre quatre Compagnies de la Brigade: la 2e Cie du 72e RI où se trouve Marcel NOVÉ reçoit le 4e prix, en présence du général Hirtzman, commandant la 250e Brigade.
◦ Une semaine sur deux, les bataillons partent en zone de repos au village de Le Neufour.
◦ Alors qu'au début de la guerre, les Allemands portaient le traditionnel casque à pointe Pickelhaube, prévu pour protéger les soldats des coups de sabres, celui-ci évolué au fil des mois.
▪............Jusqu'à la fin de l'année 1915, les soldats allemands ''se présentent coiffés de la petite calotte bande rouge; car le cuivre des pointes et des aigles impériales a été récupéré pour fabriquer des douilles d'obus''. Ils portent un casque dont le corps est en cuir bouilli encore pour quelque temps, car le fameux casque Stahlhelm en acier, commence à équiper les troupes allemandes dès ce mois de janvier 1916.
▪............'' le nouveau casque allemand Stahlhelm, un casque en acier censé mieux protéger contre les éclats d'obus. À l'intérieur, une plaque d'acier de 6 millimètres contre le front des sentinelles. Un casque jugé bien plus protecteur que son alter-ego, le casque Adrian français. Le but premier du casque d’acier est de protéger son porteur contre les petits éclats d’obus ou de grenades, ainsi que les balles de shrapnell qui représentent à eux seuls le plus gros danger pour l‘intégrité physique du soldat.''
◦ Le 23 février, du coton est distribué aux hommes du 72e RI, en raison de la fréquence et de la gravité des lésions d'oreilles provoquées par l'éclatement des gros projectiles d'artillerie.
◦ Le 28 février, vers 9h du matin une mine française explose au point Corniche. Les allemands répliquent avec une autre mine qui explose à 6 m des premières lignes, creusant un entonnoir de 15m de long.
• 1916 … mois de mars …
------------------------------
◦ Le 72e RI se distingue au ravin des Courtes-Chausses, au plateau du Fer à Cheval où l'ennemi est à dix mètres à peine, ainsi que sur la crête de la Fille-Morte.
◦ Début mars, l'artillerie française est assez active. Le 11 mars, une lutte de bombes se déroule à la Corniche.
◦ Dans la nuit du 24 au 25 mars, un groupe de volontaire de la 2e Cie du 72e RI attaque la tranchée ennemie face au Ravin, dans le but de faire des prisonniers. Ce groupe est commandé par le sergent major Gautier, et est composé de 6 sous-officiers et 16 soldats. Après un combat acharné dans la tranchée allemande qui leur causera dix morts, ce groupe ramène dans les lignes françaises six prisonniers dont un blessé qui vont fournir au Commandement des renseignements importants. Aucune perte française dans cette attaque.
◦ Le 28 mars vers 23 heures, Le Claon est bombardé; une vingtaine d'obus petit et gros calibre tombent sur le village.
◦ Le 31 mars, la nervosité de l'ennemi continue à se manifester la nuit par des fusillades nourries et le jour par des combats de bombes et de grenades.
• 1916 … mois d'avril …
-----------------------------
◦ Le 1er avril, l'activité de l'ennemie est ralentie, malgré les bombes et les grenades.
◦ Le 2 avril, un avion Farman de l'escadrille 37 est endommagé et atterri près de Bagatelle; il capote devant les fils de fer barbelés. Le pilote est blessé et le mitrailleur indemne.
◦ Le 4 avril, Marcel NOVÉ est dans les tranchées du Ravin avec la 2e Cie. Au bombardement de l'ennemi, le Régiment riposte vigoureusement par des rafales de 75.
◦ Le 5 avril, les combats de bombes sont assez vifs. Les dégâts causés chez l'ennemi par les tirs de 58 et 75 sont importants, les tirs de mortiers et de 75 empêchant les tentatives de remise en état des positions allemandes.
◦ Le 6 avril, l'ennemi lance des bombes et des pétards. Le Régiment réplique par des tirs de 75 et de mortiers qui font taire l'ennemi.
◦ Le 7 avril, les combats deviennent violents dans le secteur du Bois Bolante, où l'ennemi envoie plusieurs obus de 105 dans le centre du dispositif, au point Corniche. L'artillerie de la 125e Div réplique par des tirs de barrage.
◦ Le 8 avril, l'artillerie française détruit une poste allemand au niveau du Ravin Intermédiaire, où se trouve Marcel NOVÉ.. Les Allemands qui l'occupent se sont enfuis, poursuivis par les coups de fusils du 72e RI. En réponse au tir français de 155, exécuté la veille sur les tranchées allemandes, l'ennemi a riposté par le tir de gros mortiers minenwerfer. Ce bombardement entraine une réplique française énergique qui obstrue les tranchées adverses en différents points.
◦ Le 9 avril, le secteur est assez agité, avec un échange de bombes dans la matinée. L'après-midi, le bombardement ennemi s'intensifie en réponse à un tir de concentration du 72e RI sur les tranchées ennemies du Fer-à-Cheval. À 9h, un camouflet est mis à feu au niveau de la Corniche. Le régiment exécute une nouvelle concentration d'artillerie sur les lignes ennemies face aux Ravin Intermédiaire, occasionnant de sérieux dégâts à l'ennemi.
◦ Ce dimanche 9 avril 1916, le Journal des Marches et Opérations du 72e Régiment d'Infanterie déplore 6 blessés et un tué sur le champ de bataille, le soldat Marcel NOVÉ.
-----------------------------------
• L'acte de décès n'est dressé que le 19 avril 1916 à18 heures au Neufour (Meuse) par Auguste Louis Honoré Lemaire, lieutenant suivant le témoignage de Germain Dubosc, 21 ans, soldat au corps et Louis Phligers Dorfer, 31 ans- sergent fourrier au corps. Marcel NOVÉ est déclaré « Mort pour la France ».
• La fiche matricule de Marcel NOVÉ mentionne '' Marcel NOVÉ est tué à l'ennemi au Bois Bolante le 8 avril '', alors que le Journal des Marches et Opérations (JMO) indique le 9 avril. '' La tenue des JMO, confiée à des officiers qui pouvaient en déléguer la rédaction à des sous-officiers, étaient prescrite aux états-majors aussi bien qu'aux corps de troupes. Revêtu d'un caractère officiel, répondant à une démarche d’authentification des faits et notamment des actions d'éclat, le journal de marches constitue, en un sobre condensé des évènements, un récit aussi objectif et précis que possible des combats ''. '' Quelques cahiers percés d'une balle ou d'un éclat sont là pour rappeler que les journaux étaient rédigés « sur le vif » et en première ligne, quand ils ne l'étaient pas dans le secret des états-majors'' .
• Marcel NOVÉ est inhumé à La Chalade, dans la nécropole nationale La Forestière, tombe 744.
• un secours de 150F a été accordé le 27 décembre 1916 à sa mère Mme veuve Nové, née Gouron Joséphine demeurant au Mesnil-Théribus.
• L'acte de décès est retranscrit au Mesnil-Théribus le 22 mai 1916 sous le n° 10 . Il précise que Marcel NOVÉ est ''décédé au combat du Bois Bolante, le huit avril mil neuf cent seize, à vingt heures sur le champ de bataille''. Cet acte est la recopie de l'acte de décès dressé le 19 mai 1916 au Neufour par Auguste Lemaire.
• nota (*) : aujourd'hui, nous sommes à l'heure allemande, calé sur le méridien de Berlin depuis 1940.
fin